Nice : Le Bistrot d’Antoine : Un cas d’école
- alainangenost
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Au cœur du Vieux-Nice, dans l’étroite rue de la Préfecture, une façade jaune attire depuis près de vingt ans un flot continu d’habitués et de curieux. Le Bistrot d’Antoine n’est plus seulement une adresse : c’est un repère. À sa tête, un homme discret, presque fuyant, mais dont l’influence sur la scène culinaire niçoise est indéniable : Armand Crespo.

Formé à la meilleure école, celle de Jacques Maximin, Crespo a passé dix ans dans l’ombre du maestro, entre Nice, La Colle-sur-Loup et Vence. Une décennie fondatrice, suivie d’un passage remarqué au Cigalon de Valbonne, alors étoilé, où il dirige la salle avec une précision d’orfèvre.
En 2006, il décide de voler de ses propres ailes. Il rachète le droit au bail du « Bar Antoine », un café de quartier ouvert en 1904, et le transforme en un bistrot moderne sur deux niveaux. Cuisine ouverte, couleurs solaires, esprit village : l’atmosphère est chaleureuse, presque familière, mais la rigueur, elle, est partout.
La ligne directrice est claire : une cuisine exigeante, lisible, au juste prix. La carte à l’ardoise change au fil des saisons, et les assiettes, signées du chef David Angelot — passé par l’Arpège, l’Ambroisie, Jamin et Ledoyen — témoignent d’un savoir-faire ciselé. Ici, un simple croque-monsieur devient un manifeste. Là, un crudo de Saint-Jacques se pare d’une gelée de carottes au yuzu et de poireaux au miel. Plus loin, un boudin noir en pastilla, nougatine d’amandes et compote de prunes, ou un tartare de bœuf coupé au couteau servi avec un écrasé de pommes de terre. Même la soupe de poissons de roche, maison évidemment, raconte la fidélité aux recettes transmises. Elle accompagne le cabillaud et ses légumes. Et en dessert, une dacquoise coco–mangue–passion, aérienne et addictive.
En salle, Benjamin Siata orchestre le service avec une bienveillance naturelle, perpétuant cette hospitalité qui fait la signature du lieu.
Le succès est tel que le Guide Michelin a décerné en 2025 un Bib Gourmand au Bistrot d’Antoine. Armand a continué d’étendre son territoire de convivialité dans le Vieux-Nice avec Type 55, Colita, Le Bar des Oiseaux en collaboration avec l’artisan vermicellier Barale, ou encore La Cave du Cours, qui fait aussi bar à vins trois soirs par semaine.
Patron–passeur, il transmet à ses équipes une culture du travail bien fait, une polyvalence et une adaptabilité qui leur ouvrent les portes de toutes les restaurations.
Avec le Bistrot d’Antoine, Armand Crespo a démontré qu’une cuisine ambitieuse peut rester accessible, et qu’un bistrot peut devenir une institution sans perdre son âme. Une leçon de constance et de générosité qui continue de façonner la réputation culinaire du Vieux-Nice.
Le Bistrot d’Antoine
27, rue de la Préfecture
06000 Nice
Tél. 04 93 85 29 57
Carte : env. 50 €
Horaires : 12 h 00 à 13 h 30, 19 h 00 à 21 h 30
Fermeture hebdo. : Dimanche, lundi.





























