- 23 oct. 2022

Genève : Michelin aime Micheline

GastrO'Vives, c’est un jeune groupe de restauration, avec à son actif dans la nouvelle gare des Eaux-Vives, Gigi Cucina & Bar, une table italienne décontractée aux appétissantes pizzas et aux pâtes faites maison dont nous vous reparlerons prochainement. En 2020, il a ouvert à quelques mètres un restaurant bistro/gastro. Son nom : La Micheline, en mémoire à ces trains sur pneus qui desservaient il y a bien longtemps la région. La charmante Camille Grange en est la directrice et Andres Arocena, jeune et fringant Basque hyper doué, est le chef des deux affaires.

Avec un parcours professionnel passé chez trois triplement étoilés, deux en Espagne, Martin Berasategui et Arzak, un en France, Gerald Passédat, le Petit Nice à Marseille, on comprend pourquoi Edgard Bouvier, chef exécutif du Lausanne Palace, l’avait engagé, de 2016 à 2020, comme chef de la Table d’Edgard. Le cadre de la Micheline est plaisant avec son grand mur végétalisé et son grand escalier qui mène à une deuxième salle. Influencée par l’Atlantique et la Méditerranée, La carte délivre cinq entrées, cinq plats, fromages et cinq desserts, gage de fraîcheur. Rayonnante et alléchante claire, elle vient d’être couronnée lundi dernier d’une première étoile parfaitement méritée au guide Michelin Suisse. On a pu s'en rendre compte trois jours après avoir dégusté la salade russe à la bonite confite, algue nori et anchois de Cantabrie au vinaigre, olives Gordal, Campari et orange, la seriole, laitue de mer, olives manzanilla, piparrak (piment d’Ibarra) et pépins de tomate, les calamars farcis et mijotés dans une sauce à l’encre, riz croustillant, et la langoustine marinée au citron, bouillabaisse, fenouil, caviar Imperial Gold, de vraies œuvres d’art culinaire.

Parmi les plats, on aura bien aimé la selle de chevreuil rôtie aux épices, garnitures automnales, spätzli maison et une bien appétissante assiette qu’Andres avait concoctée dans l’esprit d’une paella. Les desserts étaient dans le même registre, surprenantes pierres lunaires au citron et sésame noir et une thématique sur le céleri, de la racine à la feuille. On n’a pas manqué de féliciter le chef, lui prédisant la récompense suprême espérée. Le jour de la remise a dû être le plus beau jour de sa vie comme celle de ses équipes, brigade et salle réunies